dimanche 12 mars 2017

Pas aussi innocente que ça!

En parlant de moi,enfant, on me décrivait souvent comme sage, obéissante, calme... La
petite fille modèle quoi... Mais comme dit Hugo «J'étais enfant, j'étais petit, j'étais cruel, tout
âme erre sur cette terre asservie peut commencer ainsi le récit de sa vie...» Oui je me rend
compte que j'étais cruelle avec ces pauvres petites coccinelles que je chassais au jardin et
que fière j'emprisonais dans ma bouteille en verre, les remuant par la suite en savourant cet
exploit de faire d'elles mon passe temps favori, j'étais cruelle, en m'amusant lors de mes
vacances à la campagne, à voler ces petits oisillons de leur nid croyant pouvoir en prendre
soin moi même, j'étais cruelle avec ces petits poussins que j'achetais à 300 millimes en
accompagnant ma grand mère au marché alors que je savais pertinemment qu'ils ne
survivraient pas, mais je faisais ma scène quand même pour les avoir profitant de mes
larmes d'enfant innocente... Oui j'étais cruelle avec ces créatures sans défense sans en
être consciente... En grandissant je commençais naturellement à me voir «grande» j'ai donc
commencé à agir en tant que telle ce qui m'avait coûté ma première punition et cette
dernière me fut une leçon que je risquasse jamais d'oublier... je me rappelle aussi avoir lissé
les cheveux de ma meilleure amie avec du champoing lui faisant croire que c’était de la
crème lissante sans rincage, d'avoir voulu me faire passer pour McGaver en insérant un
ressort dans une prise à l'école ( j'étais légèrement électrocutée..) et d'avoir mangé la
bouteille de zrir en accusant mon amie de l'avoir fait... Voilà j'étais pas aussi sage que ça
mais ça faisait de moi une petite fille cruellement intelligente, car en rédigeant mon devoir
d'expression écrite à ma 4ème année primaire, la maîtresse nous avait donné comme sujet
« Racontez une aventure que vous aviez vécu pendant vos vacances d'été» et là aussi je
n'étais qu'une enfant et je me suis défoulée sur mes doubles feuilles, j'avais trouvé
l'occasion de me confesser et j'ai écris tout ce dont j'étais en train de vous parlé... J'ai eu la
meilleure note, 14 sur 20, je m'en souviens encore... Mais Maîtresse Thouraya me voyait
aussi comme la petite fille sage, obéissante, calme et modèle, elle m'avait dit: «Bravo! Belle
dissertation! Tu as de l'imagination ma fille mais ne pense jamais à faire ce que tu viens
d'écrire!» Et depuis j'ai appris à garder mes aventures pour moi seule car on a eu beau dire
que la vérité sortait de la bouche des enfants, moi enfant j'ai compris que les grands
appréhendaient la vérité!

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